Assistances à la conduite, l’autre défi de la réparation

Assistances à la conduite, l’autre défi de la réparation

Dans deux ans, une nouvelle vague de dispositifs d’aide à la conduite va équiper de manière obligatoire tous les véhicules neufs. Ces assistances, toujours plus actives, contraignent les réparateurs à renforcer leurs compétences et à exercer avec toujours plus de rigueur, sécurité oblige.

Si l’arrivée du véhicule électrique pose de multiples questions au niveau des ateliers, un autre sujet préoccupe la profession : celui de la démocratisation rapide des aides à la conduite, les fameux Adas. Le sujet a dernièrement fait l’objet d’une table ronde organisée par la FFEA dans le cadre de ses ateliers MAP. Sous couvert de la sécurité, le législateur impose de plus en plus, à bord des véhicules, ces technologies d’assistance à la conduite qui ont fait leurs preuves sur les véhicules haut de gamme. Selon Bosch, plus de 50 % du parc roulant en France possède des aides à la conduite.

En 2030, plus de la moitié des voitures en circulation seront équipées de l’aide au freinage d’urgence. Si l’ABS, l’ESP ou encore l’aide au freinage d’urgence font déjà partis des Adas obligatoires, une nouvelle vague de technologies d’assistance obligatoires vont faire leur apparition dès le mois de juillet au niveau de l’homologation des nouveaux véhicules. Dans la liste : l’adaptation intelligente de la vitesse avec détection des panneaux de signalisation, l’avertisseur de somnolence et de perte d’attention du conducteur, la détection en marche arrière, le freinage d’urgence et le maintien de trajectoire. Ces Adas, toujours plus actives et avancées, devront être de série sur toutes les voitures vendues à partir de juillet 2024.

Parallèlement aux équipements obligatoires, d’autres assistances à la conduite optionnelles sont proposées par les équipementiers condamnés à innover. On peut citer, par exemple, les aides au stationnement où le véhicule est en mesure de se garer seul dans un garage situé à 200 mètres. Un dispositif proposé sur la BMW iX.

Peu à peu, les assistances mettent un pied dans la délégation de conduite où la voiture prend seule le contrôle du véhicule dans des conditions bien définies et dans une zone limitée. Les modèles de véhicules les plus avancés en matière d’Adas, comme la Honda Legend ou encore la Mercedes Class S, embarquent une trentaine de capteurs implantés dans les rétroviseurs, les boucliers, la calandre et le vitrage.

Se former et investir pour réparer avec la rigueur qui s’impose

Les choses avancent très vite, trop vite pour le monde de la réparation encore peu formé à intervenir sur ces dispositifs, à commencer par les carrossiers. Il faudrait a minima qu’ils se forment deux fois par an pour être en capacité de remettre en état tous les véhicules accidentés et équipés d’Adas. Ce qui est loin d’être le cas. Pourtant, cette mise à niveau continue des compétences devient un enjeu de sécurité. En cas de réparation, il peut être nécessaire de calibrer électroniquement un capteur qui a été démonté. Une étape cruciale qui nécessite d’investir dans un banc de calibration, vendu plus de 20 000 euros, que moins de 2 réparateurs sur 10 possèdent à l’heure actuelle.

La procédure de calibration, qui prend de 30 à 60 minutes, demande une rigueur encore trop sous-estimée par les réparateurs alors que rien ne vient valider qu’elle a été effectuée correctement, avec précision. Aussi étonnant soit-il, le véhicule n’est pas en mesure de valider si cette calibration est juste. Seul le banc atteste que la procédure a bien été suivie, mais de manière indépendante du véhicule. Rien n’indique que le parfait alignement du véhicule, sur ses trois axes, par rapport au banc a bien été respecté. Une erreur de quelques millimètres peut entraîner un dysfonctionnement des assistances à la conduite. La responsabilité du réparateur pourrait être engagée.

Signalons toutefois que le croisement des informations issues des différents capteurs permet de détecter une mauvaise calibration.

Une opportunité pour revaloriser ses prestations ?

La « fusion » de la carrosserie avec ces technologies d’assistance est perçue comme une opportunité par les réparateurs de réévaluer leur tarification. Les discussions sont en cours avec les donneurs d’ordres. Mais la forte hausse des coûts de réparation ces dernières années ne plaide pas en faveur d’un réajustement tarifaire. Car là est le paradoxe, selon SRA, la multiplication des Adas ne feront en rien baisser les coûts de remise en état des véhicules. Difficile à ce stade d’en voir les bénéfices au niveau de la fréquence des sinistres. Bonne nouvelle toutefois pour les assureurs, SRA indique que les capteurs eux-mêmes sont peu impactés par les accidents les plus courants.

L’arrivée des Adas n’entraînerait donc pas une surinflation des coûts de réparation sauf si à l’extrême le capteur est détérioré par le choc. Et là l’addition risque d’être salée car un moindre radar, pièce encore captive du constructeur, est facturé pas moins de 500 euros. Le CESVI fait toutefois remarquer que si les capteurs sont plutôt résistants, leur système d’accroche et les plastiques périphériques, d’une matière novatrice, poreuse aux ondes, s’avèrent coûteux et fragiles. Et il est rare que les capteurs soient vendus seuls, sans leur environnement plastique. Tout le sous-ensemble est donc à remplacer !

Source : https://www.auto-infos.fr/

Date : 19/04/2022

Auteur : FABIO CROCCO

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