Des boîtes noires obligatoires dans les véhicules neufs en 2022 : bientôt tos fliqués au volant ?

Des boîtes noires obligatoires dans les véhicules neufs en 2022 : bientôt tos fliqués au volant ?

À partir de mai 2022, tous les véhicules neufs vendus dans l’Union européenne devront intégrer une boîte noire. Objectif affiché : collecter des données « cruciales » pour mieux lutter contre l’accidentalité routière.

Le projet a été impulsé en 2019 par le Parlement européen. Dans moins d’un an maintenant, il deviendra réalité : tous les véhicules motorisés neufs seront alors équipés d’un enregistreur de données d’événements de la route (EDR). Une perspective qui suscite de nombreuses questions.

 

De quoi s’agit-il ?

L’EDR se présente sous la forme d’un petit boîtier installé dans le véhicule et connecté à celui-ci via une puce électronique. Pour éviter l’ajout d’un élément et le surcoût associé, estimé à une centaine d’euros, Renault envisage une simple mise à jour des logiciels déjà présents dans ses véhicules.
Dans tous les cas, le dispositif devra être entièrement sécurisé et « ne pourra pas être désactivé », comme le stipule le règlement paru dans le Journal officiel de l’UE.
L’obligation s’appliquera dès mai 2022 à tous les véhicules sortant d’usine et sera étendue en 2024 à tous les « modèles existants ». La formulation fait débat, mais cette seconde phase ne devrait pas concerner le marché de l’occasion, seulement le parc figurant au catalogue des constructeurs et vendu en concession.

 

Que va enregistrer l’EDR et quand ?

Le champ d’intervention sera bien plus réduit qu’avec les boîtes noires des avions, qui captent jusqu’aux conversations dans le cockpit.
Dans sa version « véhicules motorisés », l’EDR enregistrera uniquement « la vitesse du véhicule, le freinage, la position et l’inclinaison du véhicule sur la route, l’état et le taux d’activation de tous ses systèmes de sécurité » (ceinture, alerte anti-collision, airbags, etc.).

Pas question non plus de stocker les paramètres sur des jours ou même des heures. Le règlement limite la mémorisation à « l’intervalle de temps peu avant, pendant et immédiatement après une collision ».
Concrètement, il devrait être possible de remonter une trentaine de secondes en amont d’un choc, et autant en aval, avec un système de mémoire glissante : les données s’auto-effaceront au fur et à mesure.

 

Qui aura accès aux données ?

Sur ce point éminemment sensible, les autorités européennes ont fixé plusieurs garde-fous. L’EDR, indiquent-elles, devra « fonctionner en circuit fermé ». Les données seront « anonymisées et protégées contre la manipulation et les utilisations malveillantes ».
Une fois agglomérées, les statistiques pourront « être communiquées aux autorités nationales […] pour les seuls besoins de l’étude et de l’analyse des accidents » dans leur globalité. En clair, les compagnies d’assurance seront maintenues à l’écart.
Seule exception : sur réquisition et pour éclaircir les raisons d’une collision, les forces de l’ordre pourront récupérer les données de tel ou tel véhicule impliqué.

 

« Avancée » ou « mascarade » ?

Le déploiement des boîtes noires suscite des réactions très contrastées. Pierre Chasseray, le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, dénonce une « mascarade ».
« Ces “mouchards” ne donneront aucune information sur la consommation d’alcool et de stupéfiants, l’état de la route ou l’usage du téléphone au volant, pointe-t-il. En se focalisant sur la vitesse, cet outil ne servira qu’au développement de la répression et à justifier l’implantation de nouveaux radars. Bref, c’est de l’argent foutu en l’air ! »

Source : Sécurité Routière

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