Des radars perturbants pour les carrossiers

Des radars perturbants pour les carrossiers

Les couleurs et les méthodes de réparation en carrosserie influent sur la précision des radars installés sur les véhicules. Ces conséquences sont en cours d’analyse chez les constructeurs. En attendant d’avoir des recommandations techniques précises, les carrossiers doivent rester prudents lors d’une réparation d’un bouclier située devant un radar.

Les assistances à la conduite sont de plus en plus nombreuses sur les véhicules de grande série et cette tendance va s’accroître régulièrement. Les recommandations d’un organisme comme Euro NCAP et surtout les réglementations européennes imposent la présence de certains systèmes. Dès le mois de juillet de cette année, plusieurs assistances deviendront obligatoires sur les nouveaux modèles de véhicules. Le niveau croissant d’autonomie de ces mêmes véhicules implique la présence de plusieurs types d’appareils, dont les radars et bientôt les lidars. Seul Tesla affirme être capable de tout gérer à l’aide de caméras. L’avenir dira si le constructeur américain a tort ou raison, mais sa principale force réside dans la gestion électronique de ses voitures. À l’heure actuelle, les autres constructeurs se refusent à tout miser sur des caméras. Certains hésitent sur l’utilisation de lidars, cinq fois plus coûteux que des radars classiques. Cependant, leur longue expérience en matière de sécurité les pousse à associer tous les outils disponibles pour que le véhicule recoupe plusieurs informations avant de prendre une décision. Quelle que soit la stratégie choisie, un appareil s’impose : le radar.

Éviter les perturbations

Selon l’étude Radar Automobile 2022-2042 réalisée par IDTechEX, près de 55 % des véhicules vendus dans le monde sont équipés d’un radar au minimum, essentiellement sur la face avant. Près de 22 % possèdent au moins deux radars. Ces appareils contribuent à situer les obstacles autour du véhicule. Ils sont souvent placés derrière les boucliers des automobiles. « Le pare-chocs protège le radar mais il doit laisser passer le signal à l’émission et à la réception », explique Thierry Leclerc, responsable technique Europe de l’Ouest de BASF Coatings. Le bouclier entre en résonance avec le radar mais ce dernier tient compte de sa présence. « Son épaisseur est calibrée au dixième de millimètre mais si on enlève ou on ajoute de la matière, on risque de modifier cette valeur », poursuit le responsable technique. Si un simple ponçage reste anecdotique, une réparation peut avoir des conséquences plus importantes sur la précision du radar.

Des couleurs problématiques

L’autre élément perturbateur est la couleur du véhicule. « Chaque matériau interagit avec le signal radar mais généralement, très peu. Les pigments à base d’aluminium sont de loin les plus critiques », souligne Romain Autret, responsable technique d’Axalta Refinish France. Les radars étant calibrés de manière différente chez chaque constructeur, le niveau maximum d’aluminium toléré évolue d’une marque à l’autre. « Les pigments d’aluminium ne sont pas complètement « interdits », mais les alu lamellaires, comme le Gris Etoile par exemple, peuvent être un problème », poursuit Romain Autret. Ce point reste cependant plus simple à traiter pour les constructeurs : ils suppriment les teintes les plus critiques de leur catalogue. « Ce sont les particules métalliques qui posent problèmes, donc une teinte comme le gris argent va perturber le signal. Il n’est donc plus proposé sur certains véhicules », confirme Thierry Leclerc. En revanche, le problème peut se manifester sur des coloris qui comportent moins d’aluminium. En effet, lors d’une réparation, on ajoute une couche d’aluminium qui peut altérer le fonctionnement du radar. Le sujet n’est pas simple et les constructeurs travaillent sur la question. Une marque allemande vient même de communiquer des recommandations, modèle par modèle, avec des schémas techniques afin de préciser les zones réparables sur chaque bouclier… Un pavé encore un peu indigeste pour les carrossiers. Des carrossiers qui devront avant tout identifier chaque véhicule, afin de savoir s’il est équipé de radars. La méthode de réparation ne sera pas la même selon la réponse. Ils devront également oublier les infrarouges lors du séchage, afin d’éviter les hautes températures, peu appréciées par l’électronique placée juste derrière. De manière plus globale, le contenu électronique croissant des véhicules pourrait bien favoriser définitivement les UV dans les ateliers de carrosserie.

Source : www.auto-infos.fr/

Date : 10/03/2022

Auteur : Frédéric Marty

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