Les Français restent méfiants face à la technologie des véhicules autonomes

Les Français restent méfiants face à la technologie des véhicules autonomes

Dans son rapport annuel sur la sécurité routière, Dekra s’interroge sur la capacité des systèmes de sécurité embardés à se substituer à la prise de décision humaine. Les résultats du sondage montrent que les Français restent majoritairement sceptiques quant aux véhicules autonomes.

Les normes automobiles listent cinq niveaux d’automatisation. Le niveau 0 concerne les véhicules n’ayant pas le moindre système d’aide à la conduite ; le conducteur reste le seul décisionnaire. Le niveau 1 est aujourd’hui le plus commun avec l’intégration d’assistance au freinage ou encore du régulateur de vitesse. Le niveau 2 commence à se corser technologiquement avec, par exemple, la possibilité pour le véhicule de se maintenir seul dans sa voie. Le niveau 3 intègre quant à lui la notion de « conduite hautement automatisé » puisque l’automobile est alors capable de se déplacer de manière autonome dans des conditions prédéfinies, avec l’intervention humaine possible à tout moment. Enfin, le niveau 4 transforme le conducteur en simple passager ; il peut alors déléguer l’ensemble de ses tâches de conduite au véhicule, alors autonome.

Dans son rapport annuel sur la sécurité routière, Dekra se questionne justement sur la capacité des systèmes de sécurité embardés à se substituer à la prise de décision humaine. D’autant que l’ajout de fonctionnalités autonomes implique obligatoirement une baisse de concentration du conducteur. Celui-ci peut, par exemple, être tenté de consulter son téléphone portable lorsque le véhicule lui garantit en théorie la capacité à se maintenir seul dans sa voie d’autoroute. Pourtant, en cas d’urgence, l’automobiliste reste le seul décisionnaire capable d’engager une action corrective. « Le facteur humain est et doit rester central », rappelle dans le rapport Karine Bonnet, directrice générale de Dekra Automotive.

Ecran et assistances limitent la concentration

En bon organisme agréé de vérification des véhicules, Dekra rappelle que « l’automatisation est une addition des systèmes éprouvés […] qui ne constitue pas une solution miracle », de ce fait le « rôle du contrôle technique est aussi d’exercer cette indispensable vigilance. » Finalement, les véhicules modernes tendent à rajouter de nombreuses technologies réduisant la concentration des automobilistes. En plus du maintien dans la voie ou même du régulateur de vitesse, la présence d’écrans sans cesse plus imposants dans l’habitacle limite l’attention du conducteur. « Le facteur humain est et doit rester central : même en niveau 3, il incombe au conducteur de garder le contrôle de son véhicule à tout moment », complète Karine Bonnet.

Car la voiture autonome n’est désormais plus liée avec les œuvres populaires de science-fiction. 89 % des Français sont convaincus que le véhicule autonome verra le jour et cela d’ici 10 ans, selon 41 % d’entre eux. C’est le résultat d’une enquête publiée par Dekra et réalisée par Opinion Way en octobre 2023 sur un échantillon représentatif de 1 008 personnes. Mais laisser le contrôle de son véhicule à une intelligence artificielle permettra-t-il de réduire la mortalité sur les routes ? Pour le deuxième mois consécutif, le nombre de morts a augmenté alors même qu’il baissait sur les neuf mois précédents. La Sécurité routière a annoncé 308 décès sur les routes de France en octobre 2023, soit une hausse de 4 %.

Les Français préfèrent avoir confiance en eux

L’arrivée de l’automne marque une détérioration des conditions climatiques et donc de circulation. Et rien ne pourrait actuellement convaincre la population que les véhicules autonomes sauraient mieux se comporter dans ces conditions. Plus des deux tiers des Français ne lui accordent pas leur confiance, avec une surreprésentation des femmes (75 %). L’efficacité sécuritaire, et notamment la capacité réelle de la machine à prendre de meilleures décisions que l’humain, ne convainc pas la majorité. Enfin, 83 % craignent pour la cybersécurité de ces voitures connectées, qui pourraient être la nouvelle cible privilégiée des pirates informatiques.

« Si l’avènement des véhicules autonomes ne fait aucun doute pour les Français, leur ascension passera par une importante adaptation de tous les acteurs : économiques, politiques et individuels. Pour l’instant, c’est l’être humain qui apporte la contribution essentielle à la sécurité routière par son comportement », appose Karine Bonnet. Ce qui n’est bientôt plus de la science-fiction continue d’animer les craintes. Justifiées ou non, c’est à chacun de se faire son opinion.

 

Date : 17/11/2023

Source : www.auto-infos.fr/

Auteur : JÉRÉMY LEQUATRE-GARAT

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